La sélection officielle du 64e Festival de Cannes (11-22 mai) est composée de 49 films venus de 33 pays.  
L’un des événements majeurs de la manifestation sera la projection du nouveau film de Pedro Almodovar, La piel que habito, adapté du thriller de l'écrivain français Thierry Jonquet, Mygale, paru en 1984 chez Gallimard. Le film, en lice pour la Palme d’or, sortira en novembre en France.
Antonio Banderas, Elena Anaya et Marisa Paredes jouent  dans ce 18e film d'Almodovar, d'un coût de 10 millions d'euros, qui  raconte la vengeance d'un chirurgien esthétique contre l'homme qui a  violé sa fille. Le film « se rapproche des films d'horreur, ce que  j'avais très envie de faire, mais je ne respecte aucune des règles du  genre », a expliqué le cinéaste.
Depuis plusieurs années, Pedro Almodovar disait le désir qu'il avait  de retrouver Antonio Banderas de l'autre côté de sa caméra. C'est chose  faite avec ce film très cruel - à la limite du film d'horreur - inspiré  du roman de Thierry Jonquet, Mygale.
Pendant longtemps, on a cru que le film échapperait à Cannes, tant le  réalisateur était soucieux d'en préserver le mystère avant sa sortie en  Espagne, prévue pour l'automne. 
Richard Lafargue est un chirurgien-plasticien de renom. Il séquestre Eve, jeune femme à la beauté parfaite, dans sa grande propriété du Vésinet. Vincent a été enlevé il y a quatre ans, un soir de fin d'été sur une route de campagne. En tuant un jeune flic père de famille, Alex est passé du statut de petit malfrat à celui de criminel activement recherché.
Richard, Eve, Vincent et Alex sont les quatre personnages de ce roman polyphonique noir, très noir, qui plonge le lecteur dans un cauchemar. Quatre personnages que le lecteur va lentement découvrir, à coups d'informations aussi inattendues que sombres, distillées avec une inquiétante parcimonie. Quatre personnages dont le lecteur va peu à peu comprendre qu'ils sont liés par l'horreur. Et comme souvent dans les romans policiers, en tout cas ceux qui sont réussis, on ne peut pas en dire plus sans en dire trop...
En revanche on peut ajouter que le récit de Thierry Jonquet est court,  précis, percutant, presque imagé tant le ton est juste (on imagine sans  peine une adaptation à l'écran). Si les ressorts et la construction de  l'intrigue proprement dite ne révolutionnent pas le genre (flashbacks,  dénouement final qui éclaire l'ensemble de l'histoire, scènes  étouffantes, ton haletant), ils fonctionnent à la perfection. En  revanche, le soin manifeste apporté à la psychologie des personnages  fait basculer ce roman dans la cour de ceux qui poursuivent le lecteur  longtemps après qu'il en ait lu la dernière page.

 
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